Close
Menu

La communication bienveillante pour de meilleures relations

La communication est au cœur de nos vies. Elle peut sauver des relations humaines comme les dégrader. Elle est en fait très délicate. Comme le dit si bien Bernard Werber, « Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que j’ai dit, ce que tu as envie d’entendre, ce que tu entends et ce que tu comprends, il se peut qu’on ait des difficultés à communiquer ». Alors est-ce possible de s’exprimer en toute liberté tout en évitant les conflits ? C’est ce que Marshall Rosenberg nous invite à faire, avec la communication bienveillante qu’il appelle la CNV (Communication Non Violente).

Qu’est-ce que la Communication Non Violente ?

Dans son livre : “Les mots sont des fenêtres”, Rosenberg explique que la CNV est un « mode de communication – d’expression et d’écoute – qui favorise l’élan du cœur et nous relie à nous-mêmes et aux autres ». L’auteur y donne des outils permettant de parler librement tout en évitant les conflits. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la forme est tout aussi importante que le fond. Par exemple, un reproche fait de la bonne manière sera sans doute écouté et permet à la personne concernée de s’améliorer. Par contre, s’il est fait d’une mauvaise manière, elle a tendance à se braquer et l’échange devient un dialogue de sourd, ou pire, violent et sans intérêt.

Qui est concerné par la CNV ?

Tout le monde peut se servir de la communication bienveillante. Elle s’avère particulièrement utile dans le cadre du travail (au sein d’une équipe par exemple),  dans l’éducation des enfants, ou encore dans la vie de couple. En effet, ces relations ne sont pas toujours simples et nécessitent finesse et réflexion.

Pourquoi la communication bienveillante est-elle si importante ?

La parole est une arme redoutable dotée d’un puissant pouvoir. Connaissez-vous l’expérience interdite sur les nouveau-nés ? Il s’agit dune femme sourde et muette qui a élevé deux bébés isolés du reste du monde. Résultat : malgré un corps bien entretenu, le manque de communication a provoqué leur mort. Cette expérience montre que la communication est vitale pour nous.

Or une mauvaise communication peut provoquer de nombreux dégâts. Nous savons tous que la manipulation, le harcèlement, le mensonge ainsi que la violence verbale sont très nocifs.

Certaines personnes ont d’ailleurs fait le choix de diminuer leurs échanges pour éviter les conflits. Elles ont décidé d’enfouir leur besoin de s’exprimer en refoulant leurs pensées et sentiments. Malheureusement, ce n’est pas une bonne solution car cela entraîne des conséquences négatives : leurs besoins non exprimés provoquent de la frustration, de la colère etc. De plus, leur entourage en sera aussi affecté puisqu’un manque de communication – et donc de compréhension – rend les relations sociales encore plus complexes qu’elles ne le sont déjà. Ainsi, les allusions (souvent pas claires et pouvant être mal interprétées), les non-dits etc. sont des procédés égoïstes à éviter : ils conduisent à des quiproquos et à des malentendus. Or, utiliser la CNV peut nous sauver de certaines situations compliquées. 

Comment se servir de la CNV ?

Lorsque nous avons une demande à formuler, l’auteur de la CNV recommande de s’exprimer à l’aide de 4 étapes :

  • Formuler une observation objective des faits : cela permet de vous exprimer en toute sincérité : vous n’émettez pas de jugements, vous décrivez simplement une situation réelle.
  • Formuler l’émotion que cette observation provoque en vous : de cette manière, vous vous ouvrez à l’autre et lui faites confiance en lui avouant  vos sentiments. C’est une preuve d’honnêteté et d’ouverture. Cela inspire à l’autre le désir d’en faire autant. Il sera ainsi amené à faire preuve d’empathie.
  • Formuler le besoin que vous avez : connaissant vos émotions, votre interlocuteur a désormais envie de répondre à votre besoin.
  • Formuler votre demande : ayant envie de vous aider, il est disposé à écouter votre demande et à la respecter.

Exemple de mise en pratique de la communication bienveillante :  

Un enfant a frappé son ami à la maternelle. Son éducateur utilise la CNV et dit :

« Ton camarade est en train de pleurer car il a mal. » [Observation]

« J’ai de la peine pour lui et j’ai honte pour l’image de la maternelle. » [Émotions ressenties]

« J’aimerais que les enfants ne se bagarrent pas. S’il y a un problème, je suis là pour m’en occuper. » [Besoin]

« Pourrais-tu arrêter de te comporter ainsi ? »  [Demande]

Ces étapes constituent une bonne partie de la méthode non violente. Dans tous les cas, un état d’esprit bienveillant assure une conversation agréable.

Comment avoir un état d’esprit bienveillant et quels en sont les bienfaits ?

  • Veiller à rester tout au long de la conversation dans l’honnêteté, la base d’une bonne communication. En effet, si la personne se méfie de vous, elle n’est pas réceptive et elle rejette les demandes de peur de se faire manipuler ou abuser. Instaurer un climat de confiance est donc essentiel à un échange de qualité 👍.
  • Accepter d’entendre un point de vue différent : cela permet de trouver des compromis plutôt que de « vouloir avoir le dernier mot », ce qui ne mène à rien. Voyez la différence comme une richesse plutôt qu’une entrave à l’expression de soi. Ainsi, il est plus aisé de communiquer dans le respect. Adieu les cris, les accusations, les jugements, les comparaisons, les agressions verbales, les critiques, ou encore les exigences. D’ailleurs, une personne respectée se sent aimée et prend confiance en elle. A l’inverse, un manque de respect peut faire éclater une relation. La communication bienveillante favorise les échanges puisque ceux-ci se font dans le respect, et sont donc constructeurs 👍.
  • Soyez dans un esprit d’entraide, où l’unité de chacun compte et est complémentaire plutôt que dans un esprit de compétition et de conflit. Ainsi, l’autre ne sera plus une menace et la bienveillance peut régner 👍.
  • Faire preuve d’empathie. Même si certains sont de nature plus empathique que d’autres, ça s’acquiert en travaillant. Dès lors que vous souhaitez comprendre l’autre, vous pouvez tenter de vous mettre à sa place, et ressentir de l’empathie à son égard. De ce fait, la CNV permet de mieux comprendre les autres : on acquiert une écoute active dans la recherche de solution. Réciproquement, lorsqu’on cherche à comprendre l’autre et à lui faire confiance, il voudra en faire autant. Cela pourra créer des relations sereines et durables 👍.
  • Ne jamais accuser l’autre en disant : “tu fais telle chose”. Le “tu” est accusateur et porteur de jugement. Votre partenaire aura tendance à mettre en place un mécanisme d’auto-défense afin de ne pas être réceptif à vos paroles. Optez plutôt pour le “je”. De cette manière, votre interlocuteur ne se sent pas visé, et ne cherche pas à réfuter vos dires. Il souhaitera au contraire à vous comprendre et vous aider 👍.
  • Ne pas faire de généralités tel que : “c’est toujours comme ça”. Ce procédé n’est pas bienveillant. Il enferme les gens dans des cases et est rabaissant. Parlez plutôt de la situation précise pour ne pas le mépriser 👍.
  • Enfin, faire attention au ton que vous employez, ça peut sembler être un détail mais ça fait toute la différence 👍.

Le saviez-vous ?

💡 Lors d’un conflit,  il est difficile de parler de manière calme et réfléchie, du fait des émotions vivement ressenties à ce moment-là. On peut donc attendre un peu avant de réagir pour laisser le temps à l’émotion de retomber. Saviez-vous qu’il a été prouvé qu’il fallait entre 20 min et 48 heures au cerveau pour se calmer d’une émotion vive ? Ça permet de contrôler ses réactions afin de ne pas être dépendant de ses émotions. Une intelligence relationnelle et émotionnelle est ainsi développée.

💡 La CNV permet d’être à l’écoute de soi-même : en effet, exprimer ses sentiments, formuler des demandes et besoins de manière claire et sincère permet de mettre des mots sur nos émotions. C’est bénéfique car ça développe notre auto-empathie, essentielle à notre bien-être.

💡 Il est aussi intéressant d’utiliser la communication bienveillante dans les situations positives. Par exemple, pour faire un compliment à quelqu’un, nous pouvons nous baser sur ce principe pour exprimer nos ressentis qui découlent de son action.

💡 Dans le cas où une personne n’est pas réceptive à notre demande, nous pouvons utiliser la CNV pour lui signifier que l’on comprend son refus. Étant compris, il nous en sera reconnaissant et aura envie de nous aider à trouver une solution à notre problème.

💡 Un besoin demande surtout à être reconnu et pas forcément satisfait. Montrer à l’autre qu’on l’a entendu apporte déjà du soutien. C’est un bel apaisement que l’on peut lui offrir même si nous ne pouvons pas répondre à sa demande. D’ailleurs, Faber et Mazlish affirment qu’un désir peut être résolu par la simple reconnaissance.

L’essentiel en deux phrases ?

Communiquer avec bienveillance est primordial pour avoir des relations saines et basées sur la confiance et l’honnêteté. Bien que ce langage ne soit pas inné, il est possible de l’apprendre. Que ce soit entre professionnels et enfants ou entre amis elle est primordiale. Saviez-vous que notre organisme de formation Pédagogia propose une formation en communication non violente spécialement conçues pour les structures qui accueillent des enfants ?

Articles Liés